VIDÉO. Selon son comptable, le rockeur avait prévu un plan d'épargne retraite dès ses 30 ans pour assurer ses vieux jours, estimant qu'il serait has been après 60 ans…
Derrière le personnage débridé et excentrique se cache l'âme d'un épargnant prévoyant et prudent… C'est en tout cas ce qu'affirme Laurence Myers, l'ancien comptable de Mick Jagger qui passe à table dans un livre de souvenirs, intitulé Qui aurait pu deviner ? Ce financier, qui s'est occupé de près des jeunes loups du rock et de la pop dans les années 1960 et 1970, comme David Bowie ou Rod Stewart, se souvient notamment d'une conversation qu'il a eue avec Mick Jagger alors tout juste trentenaire, déjà célèbre, mais surtout inquiet quant à ses vieux jours... « Nous avons commencé à discuter des retraites, raconte Myers dans le quotidien britannique The Guardian. Et Mick a dit : “Après tout, Laurence, je ne chanterai plus du rock'n'roll quand j'aurai 60 ans.” Nous avons alors éclaté de rire. C'était tellement ridicule de penser qu'un jeune homme jouerait encore du rock à 60 ans ! » Il faut dire que sa hantise a toujours été de finir comme Elvis Presley à Las Vegas, devant un parterre de vieilles fans avec leur sac à main… Il n'imaginait pas rester chanteur toute sa vie, surtout après la vie d'excès qu'il menait.
C'est pourtant ce qui est bel et bien arrivé : Mick Jagger, aujourd'hui 76 ans et une valve cardiaque flambant neuve, continue à assurer la scène avec les Rolling Stones, le plus vieux groupe de rock à tourner depuis près de soixante ans. Avec à la clé un business à faire pâlir de jalousie les entrepreneurs plus aguerris : les Stones jouent à guichets fermés dans les plus grandes salles du monde et touchent aussi bien sur la vente des billets, les albums, les droits d'auteur (plus de 500 titres) et le merchandising… Un succès durable que Jagger n'aurait jamais imaginé connaître, mais qu'il a pris en main rapidement, lassé de se faire rouler par ses managers. Avec toujours cette angoisse de mettre de côté si ça tournait mal.
« C'est un être très solaire et très intéressé par les affaires », résume son ancien comptable, qui rappelle que le chanteur a fait la London School of Economics et se destinait à une carrière dans l'assurance avant d'être happé par la musique… Mick Jagger a toujours aimé l'argent, traînant même une réputation de pingre dans le métier et chez ses ex-femmes – un « vrai Picsou » pour Bianca Jagger. À tel point que son ancien chargé de communication racontait qu'il l'avait souvent vu tenter de grappiller un dollar aux chauffeurs de taxi. Quand il prend en main avec succès le business des Stones, il sait tenir tête aux producteurs ou aux patrons des majors et crée plusieurs sociétés aux Pays-Bas pour payer moins d'impôts sur les royalties.
« De plus loin que je me souvienne, a raconté un jour son frère Chris, il disait que son vœu le plus cher, c'était d'être riche… » Il y est largement parvenu avec une fortune estimée à près de 300 millions d'euros, avec plusieurs biens de prestige à Londres et New York, une villa sur l'île Moustique et son fameux château de Fourchette, en Touraine… De quoi assurer une retraite dorée sur tranche qu'il ne prendra sans doute jamais.