The Rolling Stones est un groupe de rock britannique originaire de Londres, en Angleterre. Il est formé en 1962 par le guitariste et leader original Brian Jones, le pianiste Ian Stewart, le chanteur Mick Jagger et le guitariste Keith Richards. Le bassiste Bill Wyman et le batteur Charlie Watts les rejoignent ensuite et complètent la formation originale. Ian Stewart est écarté de la formation officielle par le manager du groupe Andrew Loog Oldham dès mai 1963, mais continue de travailler (comme road manager et comme pianiste) avec le groupe jusqu'à son décès en 1985. Jagger et Richards constituent rapidement un duo d'auteurs-compositeurs et prennent peu à peu la direction du groupe, en lieu et place d'un Brian Jones de plus en plus erratique. Le nom du groupe vient d'une chanson de Muddy Waters, Rollin' Stone, choisie par Brian. Le blues a toujours été la source d'inspiration principale des Stones, qui ont été l'un des principaux acteurs du retour de cette musique sur le devant de la scène, à travers le British Blues Boom. Les premiers enregistrements des Rolling Stones sont des reprises de blues et de rhythm and blues américains. Après avoir rencontré le succès au Royaume-Uni, ils deviennent populaires aux États-Unis, durant la « British Invasion » (initiée par les Beatles) du milieu des années 1960. Leur single de 1965, (I Can't Get No) Satisfaction fait connaître les Stones dans le monde entier. À partir de 1966 et de l'album Aftermath, les chansons de Jagger et Richards, embellies par les expérimentations instrumentales de Brian Jones, développent une diversité stylistique qui restera présente jusqu'à nos jours. Jones meurt noyé dans sa piscine en juillet 1969, peu de temps après sa mise à pied du groupe. Il est remplacé par Mick Taylor qui participe aux tournées et à l'enregistrement de cinq albums studio avant de quitter les Stones en 1974.
L'ancien guitariste des Faces, Ronnie Wood, prend alors sa place et la conserve depuis lors. Bill Wyman quitte à son tour le groupe en 1993. Le bassiste Darryl Jones rejoint alors les Stones sans en devenir un membre officiel. Les Rolling Stones ont publié 23 albums studio au Royaume-Uni (25 aux États-Unis), 32 compilations et 8 albums live (9 aux États-Unis). En 2012, le groupe a vendu plus de 400 millions d'albums dans le monde. En 1971, Sticky Fingers commence une série de huit albums studio consécutifs qui atteignent la première place des hit-parades, des deux côtés de l'Atlantique. Leur dernier disque original, A Bigger Bang, est sorti en 2005. En 2016, est sorti le 23ème album studio du groupe Blue and Lonesome qui reprend des standards du Blues. Le groupe est le deuxième à avoir eu le plus de succès dans le Billboard Hot 100, la référence des ventes de singles aux États-Unis. Les Stones ont été classés no 4 dans la liste des 100 plus grands artistes de tous les temps du magazine Rolling Stone. Les Rolling Stones sont entrés au Rock and Roll Hall of Fame en 1989, et Mick Jagger a été anobli par la reine d'Angleterre en 2002. Leur image de mauvais garçons rebelles, véhiculée dans les années 1960, est une référence majeure pour les générations de musiciens rock qui les ont suivis. Après plus de cinquante-cinq ans de carrière, les Stones, tous septuagénaires, continuent à se produire sur scène et avec succès dans le monde entier, et ne manifestent aucune intention de mettre un terme à l'existence du groupe.
Création du groupe
En octobre 1960, Mick Jagger et Keith Richards, deux amis d'enfance — ayant fréquenté la même école depuis leur maternelle — mais s'étaient un peu perdus de vue, se retrouvent par hasard sur le quai de la gare de Dartford. Mick a avec lui des disques de blues de Chuck Berry et le Best of Muddy Waters, ce qui incite Keith à venir lui parler. Mick et Keith ont aussi un ami en commun, Dick Taylor, un guitariste qui joue avec Mick dans son groupe Little Boy Blue & The Blue Boys et qui étudie dans l'école de Keith, la Sidcup Art. Mick invite Keith à le rejoindre dans son groupe tout juste naissant, Little Boy Blue & The Blues Boys. Le groupe n'a cependant que le nom, puisque le seul public de leur courte carrière ne consistera qu'en la mère de Dick Taylor, qui autorise le groupe à répéter chez elle.
Brian Jones, après avoir rencontré Alexis Korner, l'un des pionniers du blues britannique lors d'un concert à Cheltenham, décide de déménager à Londres avec Pat Andrews, la mère de son enfant. Soucieux de monter son propre groupe, il passe une petite annonce dans Jazz News fin 1961, il pense appeler son groupe les Rollin' Stone, d'après un titre de Muddy Waters. Brian Jones donne rendez-vous aux postulants au pub Bricklayers'arms sur la Berwick Street. Le pianiste Ian Stewart répond à l'annonce et lui présente à d'autres musiciens dont le chanteur Andy Wren et le guitariste Geoff Bradford. Peu à peu, la première mouture des Rolling Stones se forme avec Brian Jones et Geoff Bradford aux guitares, Ian Stewart au piano, Paul Pond (qui office sous le nom de P.P. Jones) au chant. Le poste de batteur est fluctuant : plusieurs batteurs payés au concert se succèdent dont Charlie Watts et Mick Avory (futur Kinks).
En avril 1962, le Blues Incorporated, groupe monté par Alexis Korner et ouvert à de nombreux musiciens, joue ses premiers concerts. Parmi les musiciens qui montent sur scène, Jack Bruce, Ginger Baker, Charlie Watts et aussi le groupe formé par Brian Jones. Ce dernier qui se produit sous le nom d'Elmo Lewis, impressionne le public en jouant de la guitare slide (à l'époque inconnu en Angleterre). Mick Jagger, Keith Richards et Dick Taylor rejoignent le Blues Incorporated mais tendent à s'éloigner du rhythm and blues pur et dur pour jouer du rock'n'roll (notamment du Chuck Berry et Jimmy Reed). Brian Jones rencontre pour la première fois Mick Jagger, Keith Richards et Dick Taylor, le 2 avril 1962 au Ealing Jazz Club.
Paul Pond cependant ne souhaite pas vraiment être le chanteur de ce qui sera les Rolling Stones et il quitte le groupe. Alexis Korner suggère à Brian Jones le chanteur Mick Jagger qui a fait sa place dans le Blues Incorporated. Ce dernier impose alors son ami Keith Richards ainsi que Dick Taylor. Geoff Bradford quitte le groupe et Ian Stewart, Brian Jones, Mick Jagger, Keith Richards et Dick Taylor forment l'ossature du groupe qui prendra en juin, le nom de « Rollin' Stones » avant de s'appeler « Rolling Stones ». Selon Keith Richards, c'est Brian Jones qui trouve le nom du groupe, alors qu'il est au téléphone en train de prospecter pour trouver des engagements pour des concerts. Alors qu'on lui demande le nom de son groupe, il cite le premier nom qu'il a sous les yeux : le titre d'un morceau de Muddy Waters, Rollin' Stone. Néanmoins, il semblerait que cette anecdote ne soit qu'une légende, puisque d'après Ian Stewart, dès sa première rencontre avec Brian Jones à la suite de l'annonce dans Jazz News, Brian Jones avait déjà décidé de nommer son futur groupe « Rollin' Stones », avec une apostrophe.
Mick, Keith et Brian emménagent au 102, Edith Grove dans le quartier de Chelsea. C'est une période de vaches maigres, avec des difficultés pour se nourrir et se chauffer. Ils vivent de chapardages et des maigres cachets obtenus pour quelques petits concerts. C'est à cette période que Philip Townsend prend les photos qui circuleront, à travers les plus grandes galeries du monde, comme les toutes premières des Stones. Ils habitent six mois en colocation avec James Phelge (nom qui servira de base au pseudonyme « Nanker Phelge » utilisé par les Stones à leurs débuts pour certains de leurs titres). Néanmoins, cette période est musicalement faste pour Brian et Keith, qui passent de longues journées à travailler leur jeu de guitare. Le premier concert des Stones se passe au Marquee à Londres, le 12 juillet 1962. Le groupe est alors composé de Brian, Mick, Keith, Ian Stewart au piano, Dick Taylor à la basse et Mick Avory à la batterie. Ce soir-là, les Rolling Stone jouent comme interval band, juste une demi-heure, le temps que le groupe principal se repose, ils interprètent Dust My Broom, Bright Lights, Big City, Ride them Down, Bad Boy, Back in the USA, et Down the Road Apiece. Ce soir-là, Keith lancera à Brian cette phrase tristement célèbre : « Tu n'arriveras pas à trente ans, pas vrai ? »
Taylor partira ensuite former les Pretty Things. Le poste de batteur est toujours aléatoire, oscillant entre Tony Chapman et Mick Avory. Les Stones cherchent un bassiste. En décembre 1962, Tony Chapman leur présente Bill Wyman, au Red Lion Club qui leur plaît immédiatement, peut-être grâce à ses amplis, denrée rare à l'époque, mais aussi grâce à ses capacités : il est plus âgé de 7 ans que Mick et Keith, et joue déjà depuis de nombreuses années dans son groupe les Cliftons, avec Tony Chapman, tout en étant amateur. Les batteurs des Stones étant trop instables, Charlie Watts, qui connaissait bien Mick et Brian pour avoir joué avec eux, se joindra à eux définitivement en janvier 1963, laissant sa place au sein des Blues Incorporated à Ginger Baker. Le 14 janvier 1963, les Rolling Stones jouent leur premier concert avec la formation qui persistera jusqu'à l'exclusion de Brian Jones : Mick Jagger au chant, Keith Richards et Brian Jones aux guitares, Bill Wyman à la basse, Charlie Watts à la batterie et Ian Stewart au piano, qui quittera le groupe quelques mois plus tard, sous l'impulsion d'Andrew Loog Oldham.
Des rencontres déterminantes
Le 11 mars 1963, ils enregistrent une « démo » à l'IBC Studio de Portland Place, à Londres - avec comme ingénieur du son le futur mythique Glyn Johns - composée de reprises de Rythm & Blues. Le 21 avril 1963, les Beatles rencontrent pour la première fois les Rolling Stones au club Station Hotel Richmond, club où les Stones jouaient le soir-même. La première photo officielle du groupe en concert, prise par Dezo Hoffmann, date du 4 mai 1963 : Mick, Charlie, Brian, Bill et Keith (seuls visibles) participent à un gala de bienfaisance organisé par le journal News of the World à Battersea. Les Stones joueront régulièrement au Ealing Club, puis au Crawdaddy, club que vient d'ouvrir Giorgio Gomelsky. De quelques dizaines de spectateurs, l'audience passe rapidement à plusieurs centaines, dépassant les capacités de la salle.
Les Beatles viennent de sortir leur premier single Love Me Do. Andrew Loog Oldham, jeune publicitaire de 19 ans, qui a déjà travaillé avec Brian Epstein, Bob Dylan et Little Richard, associé au manager Eric Easton, ne rêve que de rencontrer et manager « ses » Beatles. Dans son parcours des clubs de Londres, il entre un jour au Crawdaddy (sur les conseils de Peter PD Jones, journaliste qui avait chroniqué les Stones après les avoir vus au Crawdaddy Club), et voit les Stones. C'est la révélation, il sera leur manager : il signe avec eux un contrat de management dès le lendemain, le 29 avril 1963.
Premier single : Come On
Avec leur nouveau manager, leur carrière décolle. En 1963, la maison de disques Decca et son directeur artistique (A&R) Dick Row, célèbre pour avoir refusé les Beatles, leur fait enregistrer leur premier single le 10 mai 1963, avec, en face A, une reprise de Chuck Berry, Come On et, en face B, I Want to Be Loved de Willie Dixon. Ce premier disque leur permet d'entrer discrètement dans les charts britanniques, et de se faire remarquer par la presse. Pour des raisons de « look », Ian Stewart est soustrait de la formation officielle par Andrew Loog Oldham en mai 1963, mais, indispensable (« Stu » est souvent appelé « le sixième Stone »), il continue de travailler avec le groupe dont il est l'un des fondateurs, comme claviériste, et comme road manager (après en avoir été le chauffeur attitré), très apprécié jusqu'à son décès en 1985. Keith affirme qu'il fut toujours véritablement le liant du groupe ; et Mick résume ainsi cette collaboration en déclarant « Stu fut le gars que nous nous efforcions de satisfaire ». Un deuxième single sort en novembre avec, en face A, un titre composé par John Lennon et Paul McCartney, I Wanna Be Your Man et, en face B, un instrumental, Stoned.
Ils font leur première apparition télévisée dans l'émission Thank Your Lucky Stars de Pete Murray. Leur look, pourtant si conventionnel de nos jours, paraît outrancier. Leurs cheveux longs, qui recouvraient juste les oreilles, font scandale ; ce look original et leur attitude parfois méprisante donnent des idées à Andrew Loog Oldham. Afin de se démarquer des Beatles, apparus un peu plus tôt et dont la popularité est exceptionnelle, le jeune manager des Stones leur crée une image de « mauvais garçons ». En opposition aux allures de « gentils gendres » des Fab Four, Jagger et sa bande cultivent leur différence, refusant très rapidement le costume-cravate, insistant sur leur chevelure, et défraient la chronique par leurs frasques. Néanmoins, celui qui est surtout visé pour son côté « mauvais garçon », n'est ni Mick Jagger, ni Brian Jones, mais Bill Wyman qui, du groupe, est celui qui possède les cheveux les plus longs et qui a toujours une mine renfrognée. C'est aussi lui qui est à l'origine de la première des nombreuses frasques du groupe : il est condamné pour avoir uriné sur le mur d'une station-service.
C'est à cette époque que Brian Jones commence à manquer quelques concerts pour des raisons de santé, et à se perdre dans ses conquêtes féminines et leur conséquences. Il a déjà deux enfants. Sa position de leader du groupe est de plus en plus contestée depuis l'arrivée d'Oldham. Lors d'un concert à Liverpool, les Stones découvrent que Brian Jones reçoit un salaire supplémentaire en qualité de leader du groupe. Cette révélation est le début d'une fissure qui se crée entre Jones et le reste du groupe et qui aboutira à terme (conjointement avec son harassement physique et mental), à son exclusion en juin 1969.
Un nouveau single et un premier EP
Leur carrière prend un tournant définitif : les concerts deviennent quotidiens, Bill Wyman et Charlie Watts quittent leur emploi pour intégrer les Stones à plein temps, Mick Jagger laisse tomber ses études. L'appartement à Edith Grove abandonné, Keith, Mick et Andrew habitent ensemble dans un nouveau logement, où va débuter une nouvelle collaboration : Andrew oblige Mick et Keith à travailler ensemble, à l'image de McCartney et Lennon, sur l'écriture des chansons. En novembre 1963, à Mapesbury Road, Oldham oblige Keith et Mick à composer une chanson, au matin, ils interprètent It Should Be You, leur première composition en commun. Cette volonté est dictée par le fait qu'il était difficile pour les Rolling Stones de trouver quelque chose de neuf à jouer et parce que beaucoup de chansons de leur répertoire étaient jouées par d'autres groupes anglais (dont les Beatles), ce qui ne les aidait pas à se démarquer des autres. Par conséquent, le second single du groupe devant contenir les reprises Fortune Teller et Poison Ivy est refusé durant l'été.
La légende veut qu'Andew ait enfermé Mick et Keith dans une cuisine, en leur interdisant d'en sortir tant qu'ils n'auraient pas écrit une chanson. D'après la légende, ils lui auraient soumis As Time Goes By, que le manager renomme immédiatement As Tears Go By et fera enregistrer par la jeune chanteuse anglaise, Marianne Faithfull. Il semblerait cependant que le premier morceau à être sorti de cette cuisine soit It Should Be You, qui sera enregistré une première fois par George Bean, un chanteur de la maison de production d'Oldham. Oldham a même sollicité les Beatles pour leur écrire I Wanna Be Your Man, que le groupe enregistre et publie en single en novembre avec en face B une improvisation du groupe créditée Nanker Phelge. Il se classera à la douxième place au Royaume-Uni. En janvier 1964, le groupe publie son premier EP intitulé simplement The Rolling Stones, comportant quatre reprises enregistrées en août et en novembre dernier. Ce sera leur premier n°1 de leur carrière et peuvent donc se concentrer sur leur premier album.
Premier album et percée aux États-Unis
Les Rolling Stones arrivant à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, le 8 août 1964, par un vol en Vickers Viscount de la BEA. Sont reconnaissables sur la passerelle, de gauche à droite : Bill Wyman, Keith Richards, Brian Jones, Charlie Watts et Mick Jagger. En janvier et février 1964, le groupe enregistre en cinq jours au Regent Sound Studios leur premier album qui sort le 17 avril 1964, et qui connaitra le succès à sa sortie, avant de se lancer dans une tournée américaine où ils vont percer deux mois plus tard. Début juin, au début de la tournée, le groupe se rend dans les fameux studios Chess à Chicago (là où sont enregistrés de nombreux standards de blues de Muddy Waters ou Chuck Berry qui les inspirent) pour une session le 10 et 11 juin 1964, où est enregistrée une série de chansons. De cette session est tiré un nouvel EP intitulé Five by Five qui sort au Royaume-Uni en août, puis en octobre le second album américain 12 X 5 contenant le contenu de l'EP anglais et de nouvelles chansons dont des singles. Ce sera le début de la grande disparité entre la discographie anglaise et américaine du groupe jusqu'en 1967 avec Their Satanic Majesties Request. Alors qu'il est en tournée, le groupe organise de nouvelles sessions d'enregistrements, dont celle du 8 novembre chez Chess, pour réaliser leur second album.
Deux albums et une succession de singles à succès (1965)
À partir de novembre 1964, le groupe enregistre ses chansons aux États-Unis, principalement à Los Angeles dans les studios du label RCA, où une dizaine de sessions se déroulent jusqu'à mi-1966, calées entre les dates de concerts. Entretemps, le groupe retourne deux fois chez Chess à Chicago pour deux nouvelles sessions en novembre 1964 et en mai 1965. En 1965, après la sortie de leur second album britannique intitulé The Rolling Stones No. 2 (suivi de la version américaine un mois plus tard renommée The Rolling Stones, Now! reprenant une partie de l'album précédent) , Mick Jagger et Keith Richards décollent enfin comme compositeurs, tout d'abord avec As Tears Go By (qu'ils n'enregistrent pas dans un premier temps et qu'Oldham offre à Marianne Faithfull), avant que The Last Time, puis (I Can't Get No) Satisfaction atteignent toutes deux la première place des charts, suivis par Get Off of My Cloud et 19th Nervous Breakdown. Ces textes assoient la position des Stones qui arrivent désormais à évoluer au sommet comme les Beatles. Néanmoins, les textes des Stones se différencient beaucoup de ceux des Beatles par leur contenu. Si les Fab Four signent des bluettes bien sentimentales et innocentes (du moins à leurs débuts), les Stones se distinguent par leur ton ironique et sarcastique sur la société et leurs rapports aux femmes, parfois qualifiés de sexistes.
La version américaine de l'album Out of Our Heads (publiée en juillet 1965) est en tête des ventes. Il comprend sept chansons originales (quatre créditées de Nankin Phelge et trois de Jagger/Richards). A la fin du même mois, au moment de la sortie du tube (I Can't Get No) Satisfaction, un autre évènement va changer l’histoire du groupe : le contrat entre Decca et Impact Sound - la société des producteurs Andrew Loog Oldham et son associé Eric Easton chargée de gérer l'image et les enregistrements du groupe depuis 1963 - ayant expiré en mai n'est pas renouvelée car les deux gestionnaires se sont fâchés et séparés après qu'Oldham ait découvert que son associé utilise son édition pour verser au groupe les droits d'auteurs des chansons créditées Nanker Phelge. Andrew décide de contacter l'homme d'affaire américain Allen Klein, afin de remplacer son associé et de signer un nouveau contrat avec Decca avec un plus gros cachet pour le groupe (600 000 $ d'avance et 700 000 $ par an jusqu'en 1974, fin de durée du contrat). Si les membres sont généralement enthousiastes pour ce contrat, le bassiste Bill Wyman est inquiet et regrette de ne pas avoir fait relire le contrat par un avocat avant de le signer. Cela leur portera préjudice en 1971 quand le groupe se séparera de Klein et de Decca, où ils perdent leurs droits d'auteur de leur discographie jusqu'en 1970 !
En septembre, le groupe retourne au studio RCA pour enregistrer une nouvelle série de chansons qui serviront de base pour le nouvel album américain December's Children (And Everybody's) prévu pour décembre suivant. Plus tard dans le même mois, la version britannique de Out of Our Heads est publiée où elle atteint la seconde place des ventes juste après l'album Help! des Beatles et ne contient que six chansons sur douze en communs, et trois proviennent de la session de septembre. Leur nouveau tube, Get Off of My Cloud (n°1 des deux côtés de l'Atlantique) parait à l'automne 1965, suivi d'un autre album américain December's Children (And Everybody's). Entretemps, le groupe, fatigué, se lance dans une nouvelle tournée américaine durant presque cinquante jours à la fin de l'automne, qui se termine à Los Angeles le 5 décembre. Après cela, le groupe reste en ville pour travailler de nouvelles chansons une nouvelle fois au RCA, dont le temps alloué au studio s'est prolongé à trois jours d'affilé. On retrouve parmi elles principalement le nouveau single 19th Nervous Breakdown qui sort deux mois plus tard en février 1966 à la seconde place des deux côtés de l'Atlantique, et principalement des chansons pour le prochain album du groupe, Aftermath.
Tournant d'Aftermath et Between the Buttons (1966)
Les Rolling Stones introduisent à partir de leur 1er chef-d'œuvre Aftermath (en particulier sous l'impulsion de Brian Jones) des influences psychédéliques et la musique indienne : on peut notamment rappeler le sitar de Paint It, Black (dans la foulée de celui entendu joué par George Harrison sur Norwegian Wood des Beatles), la dulcimer sur Lady Jane ou les marimbas de Under My Thumb. L'album Between the Buttons continue sur la même lancée avec la flûte mélodieuse de Brian sur Ruby Tuesday mais contient aussi des morceaux de rock comme Let's Spend the Night Together et Connection et des influences « music-hall ». 1966 sera l'année des dernières tournées avant un grand break : ils avaient tourné de façon ininterrompue depuis leurs débuts, donnant entre 250 et 300 concerts par an.
Comme les Beatles, les Rolling Stones avaient subi depuis leurs débuts l'hystérie des foules dans les salles et en dehors, phénomène que l'on appelait la beatlemania. Particulièrement éprouvants, les concerts des Stones tournaient souvent à l'émeute à cause des fans qui tentaient de monter sur scène ou des bagarres dans le public. De nombreuses fois, les Rolling Stones furent contraints de s'enfuir de scène au bout de quelques minutes poursuivis par des fans. Les coûts des dégâts et le nombre de blessés sont parfois importants comme à Blackpool, à La Haye ou Paris.
Rivalité avec les Beatles
L'opposition de style entre les Beatles et les Rolling Stones est le résultat d'un marketing de différenciation savamment orchestré par Andrew Loog Oldham. Le parcours musical des deux groupes est assez parallèle : influences communes du rock 'n' roll et du rhythm and blues (même si ce dernier est plus marqué chez les Stones). Bien que dans les médias, les Rolling Stones incarnent les « mauvais garçons » (Oldham n'avait pas hésité à interroger : « Laisseriez-vous votre fille sortir avec un Rolling Stone ? ») et les Beatles, les « gentils garçons », les membres des deux groupes s'apprécient et se côtoient dans le privé. Les Beatles, John Lennon et Paul McCartney offriront même la chanson I Wanna Be Your Man aux Rolling Stones pour lancer leur carrière en 1964 et feront les chœurs sur la chanson We Love You en 1967. Brian Jones jouera plus tard sur certains titres des Beatles comme Baby, You're a Rich Man ou You Know My Name.
Mick Jagger et Keith Richards appréciaient particulièrement la musique des Beatles. Les deux seront d'ailleurs présents dans le studio de la BBC, accompagnés de Marianne Faithfull (petite amie de Mick à l'époque) lors de la diffusion live et en mondovision, le 25 juin 1967 du fameux All You Need Is Love. Sur la vidéo, on reconnaît Mick et sa veste bleu ciel avec des motifs marrons psychédéliques. Comme tous les heureux participants, il tape dans ses mains en chantant le refrain. Toujours en 1967, le même trio participe au tournage du clip A Day in the Life et on peut les voir dans ce clip discuter avec John Lennon.
Les deux groupes évitaient aussi de sortir leur singles et leurs albums en même temps pour ne pas se concurrencer. La frontière entre Beatles et Stones était ténue. Alors que les médias accusaient les Stones de prendre des drogues, les Beatles en prenaient aussi. Paul McCartney fut d'ailleurs la première rock star à dire à la presse qu'il avait pris du LSD en 1967. Lors de la descente de police à Redlands où de la drogue fut trouvée dans le domicile de Keith Richards en 1967, parmi les convives se trouvaient un Beatle, George Harrison, qui ne fut pas inquiété, étant parti avant l'arrivée de la police.
Année de transition (1967)
Après leur cinquième tournée américaine et la huitième britannique, toutes deux en 1966, les Stones s'accordent du repos. L'année 1967 est surtout consacrée aux activités parallèles et les Stones s'investissent dans différents projets personnels. Keith Richards s'achète la maison de Redlands, qui sera l'une des bases du groupe, Bill Wyman fait de la production, Brian Jones compose une bande originale de film et forme avec Anita Pallenberg un couple médiatisé, icône du Swinging London. C'est aussi l'époque des vacances : Brian, Keith, Anita Pallenberg, Mick et sa nouvelle petite amie Marianne Faithfull partent en vacances au Maroc. 1967 est aussi l'année des premiers problèmes qui vont ébranler le groupe et particulièrement Brian Jones.
Le 12 février 1967, Mick Jagger et Keith Richards sont arrêtés au domicile de Keith à Redlands pour possession de drogues. Vite relaxés, ils ne feront pas de prison, sinon les quelques jours d'attente de leur comparution. Le quotidien The Times viendra à leur secours avec un superbe éditorial en leur faveur, prémices du changement de société en cours. Parmi les nombreux soutiens de tous bords les Who sortiront immédiatement un 45 tours en solidarité, avec 2 compositions des Stones. Si Mick et Keith arrivent à se sortir de leurs ennuis judiciaires, Brian Jones, lui, connaît plus de difficultés. Arrêté une première fois en mai 1967, puis une deuxième fois en mai 1968, il vit très mal cette situation et souffre de dépression nerveuse.
Sur le plan sentimental, Brian Jones connaît aussi de nombreux déboires. Alors qu'il est hospitalisé pour une crise d'asthme en France sur le trajet d'un voyage au Maroc, Keith Richards entame une liaison avec sa petite amie Anita Pallenberg. Lorsqu'il reviendra de convalescence, Keith, Anita (mais aussi Mick Jagger et Marianne Faithfull) abandonneront Brian au Maroc, sans lui laisser un mot. Cette rupture sera le début de tensions entre les deux guitaristes du groupe et le début de la fin pour Brian Jones.
Sur le plan musical, l'album Their Satanic Majesties Request qui sort en décembre 1967 et qui porte largement la patte expérimentale de Brian Jones, bien qu'opposé initialement au projet ne voulant pas sortir de la droite ligne du blues, n'aura sur le moment qu'un succès mitigé, déconcertant par son côté planant quelques fans du blues pur et dur. Deux titres toutefois émergent : She's a Rainbow et 2000 Light Years from Home. La couverture de l'album innove en présentant une photo du groupe en relief (3D) sur film gaufré. La photographie fait un peu ciller, et pour cause : l'œil gauche du spectateur y voit Brian Jones de face tandis que le droit le voit de profil. Cette expérience ne sera pas reprise sur les rééditions vinyle, ni CD, de l'album. Interrogé sur celui-ci, John Lennon commente ironiquement : « Les Stones font tout six mois après nous » (Sgt. Pepper était sorti en juin). C'est une pique amicale et non une déclaration de guerre ; John Lennon, Brian Jones et Mick Jagger conserveront les meilleures relations qui soient dans le civil.
Retour aux affaires et découverte de l'accord ouvert (1968)
1968 est une année décisive pour les Stones. Musicalement, avec l'échec de Their Satanic Majesties, le groupe a perdu du terrain face à ses concurrents. Cela est d'autant plus vrai que la musique du moment subit une véritable mutation apportée par des groupes comme le Jimi Hendrix Experience, les Doors ou le Grateful Dead, et que l'épicentre du rock s'est déplacé d'Angleterre vers la Californie. Alors que les Beatles concoctent leur Album Blanc, que les Who enregistrent leur opéra-rock Tommy, les Stones marquent leur grand retour en revenant aux racines du blues et du rock, d'abord avec le single Jumpin' Jack Flash, puis avec l'album Beggars Banquet. L'album est très influencé par son époque et l'esprit de contestation qui flotte dans l'air. Des titres comme Street Fighting Man, Jigsaw Puzzle ou Sympathy for the Devil font référence aux émeutes qui éclatent un peu partout dans le monde occidental. Depuis la descente de Redlands, Mick Jagger s'est positionné dans une attitude de défiance et de rébellion vis-à-vis de l'ordre établi. Des titres comme Sympathy for the Devil témoignent aussi de l'influence de Marianne Faithfull sur Mick Jagger. Cette dernière l'a initié à une certaine culture littéraire puisque la chanson est inspirée du roman Le Maître et Marguerite.
L'album, dont toute la prise de son possède une qualité technique (Parachute Woman, No Expectations, Salt of the Earth…) supérieure encore à celle du Going Home d'Aftermath, remet les Rolling Stones en selle avec des morceaux comme Sympathy for the Devil et Street Fighting Man qui vont asseoir leur réputation du groupe le plus violent de l'histoire du rock et de « greatest rock & roll band in the world ». En 1968, Keith Richards découvre une façon de s'accorder (l'open tuning, en sol, et en retirant la 6e corde -la plus grave- de sa guitare) qui marque le nouveau son des Rolling Stones, pour les albums qui suivront. En effet, cet accordage qui est utilisé par les bluesmen permet aux Stones de changer leur façon de composer. Certains pourront regretter que celui-ci appauvrisse l'aspect mélodique de leurs chansons, d'autres salueront les innombrables chansons qui seront le fruit de l'open tuning (Jumpin' Jack Flash, Street Fighting Man, You Can't Always Get What You Want, Honky Tonk Woman, Gimme Shelter, Happy, Start Me Up pour n'en citer que quelques-unes).
Remplacement de Brian Jones par Mick Taylor et Altamont (1969)
Brian Jones, bien que leader dès l'origine, est exclu du groupe en juin 1969. Cela faisait quelques années que le guitariste des Stones était à l'écart dans le groupe. Depuis que le duo Mick Jagger/Keith Richards s'était imposé dans la création musicale du groupe, Brian Jones avait perdu de son influence et vivait mal cette situation. L'abus de drogues et d'alcool, les diverses arrestations ainsi que le fait qu'Anita Pallenberg, son ancienne petite amie soit désormais dans les bras de Keith Richards n'avaient pas arrangé les choses et ses relations avec le reste du groupe. Les participations de Brian aux albums sont de plus en plus erratiques comme le montre une des séquences du film de Jean-Luc Godard réalisé en 1968, Sympathy for the Devil. Il a du mal à se concentrer et à jouer en studio, les techniciens du son allant jusqu'à le laisser interpréter un morceau tout en lui coupant son micro de manière à ne pas enregistrer de fausses notes sur la piste. Plus grave pour le groupe, ses problèmes judiciaires ne lui permettent plus de suivre le groupe en tournée, puisque les États-Unis ne lui délivreront pas de visa. Incapable d'assurer les enregistrements studio et les concerts, il est remplacé par Mick Taylor et se retire du groupe le 9 juin 1969. Quelques semaines plus tard, Brian Jones meurt le 3 juillet 1969, noyé dans sa piscine.
Le grand retour à la scène date du 5 juillet 1969, lors du concert gratuit à Hyde Park, devant près de 500 000 personnes, le premier depuis deux ans et demi, pour l'intronisation du nouveau guitariste Mick Taylor, qui vient de chez John Mayall (qui a fait découvrir Eric Clapton et Peter Green) et, fait non prévu, pour rendre un hommage à Brian Jones, décédé 2 jours plus tôt. Mick Jagger lira à cette occasion un poème de Percy Bysshe Shelley, Adonaïs. Mick Taylor contribuera à renforcer les racines blues des Rolling Stones et sa participation aux albums Exile on Main Street et Sticky Fingers marqueront le retour à des compositions et des productions plus épurées. Le concert d'Hyde Park est le prélude à une grande tournée américaine où ils n'ont plus joué depuis trois ans. La grande tournée qui contient vingt-trois dates et dix-sept villes, démarre le 1er novembre 1969. Le spectacle est très bien rodé et le groupe apparaît plus professionnel qu'il ne l'a jamais été. La tournée américaine de 1969 sera immortalisée par l'album en public Get Yer Ya-Ya's Out!, où les riffs de Keith Richards et les solos de Mick Taylor sont d'une efficacité redoutable.
L'album Let It Bleed qui paraît en décembre 1969, est le dernier album auquel Brian avait participé même s'il ne s'agit que de deux morceaux. L'album se situe dans la lignée de Beggars Banquet. Il est aussi « violent » que l'album précédent avec des titres tels que Gimme Shelter, You Can't Always Get What You Want et surtout Midnight Rambler (qui évoque Albert DeSalvo, l'étrangleur de Boston), qui deviendra un classique sur scène. Le titre Let It Bleed (Que ça saigne !) est assez représentatif de ce qui s'est passé autour des Rolling Stones lors de l'année 1969, avec notamment la mort de Brian Jones et le concert meurtrier d'Altamont. À l'issue de leur tournée américaine de 1969 qui marque leur grand retour aux États-Unis, et regrettant de n'avoir pu jouer au festival de Woodstock, les Stones décident de donner un concert-événement gratuit, le 6 décembre 1969. La préparation est catastrophique en raison de la difficulté de trouver un lieu pour le concert. D'abord envisagé à San José puis à San Francisco, c'est finalement le circuit d'Altamont qui est choisi. Le concert rassemble plus de 300 000 personnes.
Au fil des prestations des groupes en première partie, de violentes bagarres éclatent, notamment entre les Hells Angels payés en bières par les Stones pour assurer la sécurité, et le public. La prestation des Stones est émaillée de nombreux incidents. Alors que le groupe joue Under My Thumb, un adolescent noir de 18 ans, Meredith Hunter, est poignardé à multiples reprises par un Hells Angels, alors qu'il n'est qu'à quelques mètres de la scène et qu'il brandit une arme, qui ne sera jamais retrouvée. La scène est filmée et est présente dans le documentaire Gimme Shelter. Ce mini-festival, qui fera quatre morts, marquera la fin de l'utopie hippie et amènera les Stones à être plus rigoureux dans l'organisation de leurs concerts. Mick Taylor apporte une certaine virtuosité à la musique du groupe. Avec la séparation des Beatles, les Rolling Stones se retrouvent au premier plan et peuvent prétendre au titre de « plus grand groupe de rock'n'roll » (titre officieux qu'ils s'étaient arrogés dès la tournée 1969).
Fin de contrat avec Decca et perte du catalogue (1970)
En 1970, parait le second album live du groupe, Get Yer Ya-Ya's Out, considéré comme un des meilleurs albums live de l'histoire du rock. Ce sera le dernier disque du groupe avec Decca, le contrat arrivant à son terme. Cependant, il n'est pas renouvelé et le groupe quitte officiellement Decca (à la limite de la banqueroute malgré ses très fortes ventes et ses tournées à guichets fermés) en février 1971 après la fin des sessions d'enregistrements de leur prochain disque et doivent se rendre en exil fiscale en France (car il s'avère que leur maison de disque n'a pas payé leurs impôts sur leurs droits d'auteurs). Mais trois semaines plus tard, les Stones se séparent de l'homme d'affaire Allen Klein après avoir découvert avec stupeur qu'ils ont perdu leurs masters et droits d'édition de leur discographie jusqu'en 1970. Désormais, elle est gérée par ABKCO, la société de Klein.
Nouveau départ et exil (1971-1972)
En 1971, les Rolling Stones sortent l'album Sticky Fingers avec la célèbre pochette fermeture-éclair, dessinée par Andy Warhol. C'est le premier disque à sortir sous leur label The Rolling Stones Record fondé à peine deux mois plus tôt. Les références au sexe et à la drogue sont explicites, les compositions sont excellentes (Brown Sugar, Wild Horses, Bitch, Sister Morphine, Dead Flowers). Mick Taylor apporte un nouveau souffle au groupe qui entame la même année une tournée d'adieu au Royaume-Uni. C'est en effet en France, sur la Côte d'Azur que le groupe pose ses valises pour échapper au fisc anglais. En 1972, le groupe sort son premier double album Exile on Main St. dont la plupart des titres sont enregistrés dans la villa Nellcôte, à Villefranche-sur-mer où réside Keith Richards, ainsi que dans la Bastide du Roy à [(Antibes]) où réside [(Mick Jagger]) et [(Bianca]) enceinte. De nombreux invités (Bobby Keys, Gram Parsons…) participent à l'album et aux interminables sessions d'enregistrement ponctuées par les injections d'héroïne, drogue à laquelle Keith s'adonne. L'album ne contient pas vraiment de hit majeur, sauf Tumbling Dice et Happy chanté par Keith Richards.
La chanson Sweet Black Angel, est un hommage à Angela Davis, et le blues y est omniprésent. L'album n'est pas très bien accueilli par la critique, mais cette même critique le classera vingt ans plus tard parmi les dix meilleurs albums de tous les temps (Rolling Stone Magazine). À la suite de l'album, les Stones se lancent dans une gigantesque tournée aux États-Unis où ils ne sont plus retournés depuis Altamont. La tournée (intitulé STP : Stone Touring Party, jeu de mots sur le STP qui est une amphétamine — le 2,5-diméthoxy-4-méthylamphétamine) a son cortège de sexe, drogues, rock'n'roll et télévisions défenestrées par Richards et Bobby Keys dans un hôtel. Le film-documentaire Cocksucker Blues tourné par Robert Frank pendant la tournée nord américaine en témoigne mais ne sortira pas, car présentant une vision trop crue du groupe (drogues, groupies, destruction de chambres d'hôtel, scènes d'orgies dans un avion). Une polémique porte sur ce film, car différentes scènes auraient été mises en scène.
Derniers albums avec Mick Taylor (1973-1974)
En 1973, l'inspiration du groupe s'appauvrit, Keith Richards commence à connaître des problèmes du fait de l'héroïne. La villa Nellcôte devint un repaire d'héroïnomanes (dont Anita Pallenberg), et fut surveillée par la police. En décembre 1972, la police trouva motif à inculper Keith Richards pour usage et trafic de drogue. Si le guitariste eut le temps de quitter les lieux, il fut déclaré persona non grata dans l'Hexagone, y privant le groupe de tout concert pour plusieurs années. L'album qui sort en 1973, Goat's Head Soup, enregistré en Jamaïque, comporte un succès commercial avec Angie. Pour la tournée européenne qui promeut l'album, du fait de leurs démêlés judiciaires en France, les Rolling Stones et la radio RTL affrètent un train spécial pour un concert exceptionnel donné à Bruxelles. Le bootleg Brussels Affairs en reflète le son, notamment les prestations de Mick Taylor, et sera officiellement publié en 2011 dans la série From the Vault dans son intégralité.
En 1974 sort l'album It's Only Rock 'N Roll, premier album produit sous le vocable Glimmer Twins, surnom du duo Jagger - Richards. L'album ouvre sur le titre If You Can't Rock Me avec Keith Richards à la basse, suivi de Ain't Too Proud To Beg, reprise des Temptations. Dans Time Waits For No One, Mick Taylor opère un solo inspiré. Fingerprint File , d'obédience soul, fait référence aux exactions du FBI et des dictatures sud-américaines. À la grande surprise de tous, Mick Taylor quitte les Stones après l'album It's Only Rock 'N Roll en décembre 1974. Il sera remplacé par Ron Wood, issu des Faces et ayant travaillé avec Rod Stewart et Jeff Beck (en tant que bassiste). De nombreuses rumeurs ont circulé à propos du départ de Taylor (qui ne s'est jamais expliqué clairement sur ses raisons). La raison la plus répandue est qu'il en avait marre de ne pas être crédité pour son apport sur certains morceaux. Mais, il semblerait aussi qu'il avait du mal à se sentir réellement intégré au groupe et que sa dépendance de l'héroïne a joué aussi dans sa décision de s'éloigner des Stones.
Arrivée de Ron Wood et déchéance de Keith Richards (1976-1977)
Avec le départ de Mick Taylor et l'arrivée de Ron Wood, le groupe perd un virtuose mais gagne un guitariste qui correspond plus à leur image (très sex, drugs and rock'n'roll). De plus, l'arrivée de Ron Wood permet un retour au guitar weaving cette technique particulière d'entremêler les deux guitares (sans distinction entre le guitariste soliste et le guitariste rythmique : chacun alternant ce rôle) qui était la marque de fabrique des Stones du temps où Brian Jones et Keith Richards jouaient ensemble. La technique de Mick Taylor l'avait imposé comme soliste et contraint Richards à ne se contenter que de la rythmique. Dans le monumental livre Rolling Stones, Ron Wood explique s'être longtemps senti le « petit nouveau », et pas Stone à part entière (à juste titre puisque jusqu'en 1993, il ne sera qu'un salarié du groupe avant d'être intégré comme membre à part entière des Stones). Les choses changeront pendant la durable brouille de 1988 entre Mick Jagger et Keith Richards, qui enregistreront alors en solo ; se disant qu'après tout il a alors davantage d'ancienneté que n'importe quel membre ayant quitté les Stones, il prend sur lui d'amener Jagger et Richards à la réconciliation. Celle-ci se concrétisera par l'album Steel Wheels en 1989.
L'arrivée de Ron Wood est salutaire pour le groupe par sa capacité à soutenir en studio et sur scène les errances de Keith Richards, qui a du mal à assurer sa place en raison de sa dépendance grandissante de l'héroïne, sa contribution aux albums du groupe est de plus en plus erratique et même sur scène, il a du mal à tenir son rôle. Lors d'une tournée européenne, en Allemagne, en 1976, Keith Richards, abruti par les drogues, s'évanouit sur scène à Francfort puis quelques jours plus tard, s'endort littéralement pendant un morceau à Münster. Si Mick Jagger réussit à maintenir le groupe à flots, Keith Richards est aux abonnés absents. Les années 1970 seront une période trouble pour Keith Richards à qui les médias attribuent le titre peu envié de « l'être humain le plus élégamment dévasté ». Outre ses addictions, il est aussi affecté de la mort de ses proches : son fils Tara meurt âgé de dix semaines en 1976, son grand ami Gram Parsons en 1973… Ses diverses arrestations comme en Arkansas en 1975 ou à Toronto en 1977 et les interdictions de séjour qui en découlent mettent en péril l'avenir du groupe et l'oblige à constamment déménager (France, Suisse, Jamaïque). Il y a aussi les doutes musicaux. La fin des années 1970 voit apparaître des musiques nouvelles comme le punk ou la disco, qui donnent un coup de vieux à des groupes comme les Rolling Stones. Joe Strummer, guitariste du Clash déclare : « En 1977, plus d'Elvis, plus de Beatles, plus de Rolling Stones ! » pour signifier sa défiance à des musiques qui selon lui, appartiennent au passé.
L'arrestation de Keith Richards à Toronto en 1977, qui risque sept ans de prison, met le groupe en péril et jette le doute sur la pérennité de sa présence au sein des Stones. Il est sauvé in extremis de la prison par une fan aveugle — Blind angel comme l'a surnommée Keith — qui convainc le juge d'infliger au groupe la peine de donner un concert pour lever des fonds pour la cause des aveugles. Keith Richards reconnaîtra plus tard qu'elle lui a probablement sauvé la vie. Cet événement incite le guitariste à se débarrasser de sa dépendance de l'héroïne qui génère de nombreux problèmes pour le groupe. Peu à peu, Keith Richards se défait de ses addictions, en même temps qu'il se défait de la présence de sa compagne, Anita Pallenberg, héroïnomane comme lui. Paradoxalement, malgré la défiance du punk, les albums des Stones entre 1974 et 1981 atteignent à chaque fois la première place au hit-parade des ventes. It's Only Rock 'N Roll (1974), Black and Blue (1976), Some Girls (1978), Emotional Rescue (1979) et Tattoo You (1981) sont tous numéro un des ventes. Le groupe s'essaie à des musiques nouvelles qui collent à leur époque comme le funk (Hot Stuff sur l'album Black and Blue), le reggae (Cherry O Baby) ou le jazz (Melody).
De même, les concerts sont de plus en plus gigantesques et importants par les foules qu'ils attirent, les lieux où ils se déroulent et les moyens qu'ils nécessitent. L'attraction de la tournée 1975 est un pénis gonflable de six mètres. C'est surtout grâce à Mick Jagger que le groupe arrive à se maintenir dans la décennie malgré la concurrence du punk ou de la disco. De l'aveu de Keith Richards, c'est Mick qui s'est occupé des affaires du groupe aussi bien sur le plan artistique que sur le plan économique. L'album Love You Live sorti en 1977 témoigne la règle de ce tournée de plus en plus grande.
Nouveau sommet commercial (1978-1982)
En 1978, le groupe retrouve le succès avec Some Girls, qui proposera des chansons répondant à la vague punk (When The Whip Comes Down, Lies) et disco avec le tube Miss You. S'il est aujourd'hui son album le plus vendu, le groupe réussit encore à s'attirer les foudres des bien-pensants notamment à cause des paroles et de la pochette du disque jugées sexistes. Par la suite, Les Rolling Stones jouent dans des stades pouvant contenir plus de 80 000 personnes et ils sont les premiers à le faire. Après la tournée, le groupe enregistre l'album suivant, Emotional Rescue (en référence à Keith Richards qui a réussi à s'en sortir avec ses problèmes de drogues) qui sort en 1980. Puis, avec l'aide de leur ingénieur du son de leurs derniers albums (depuis 1978) Chris Kimsey, le groupe ressort des tiroirs les chansons non gardées des derniers disques depuis 1973, sur lesquels des overdubs sont effectués; résultant l'album Tattoo You, qui sort l'année suivante, avec les tubes Start Me Up et Waiting On A Friend. De ces deux disques en résulte une nouvelle tournée mondiale géante, en témoigne l'album live Still Life sortie l'année suivante.
Mick Jagger contre Keith Richards (1983-1988)
Le retour aux affaires de Keith est pourtant le début de nouveaux problèmes pour le groupe. Selon Keith Richards, Mick Jagger avait pris la tête du groupe dans les années 1970, lorsque lui-même était dépendant de l'héroïne, et maintenant que le guitariste allait mieux, il n'était plus disposé à partager ce pouvoir. Les premiers problèmes apparaissent lors de l'enregistrement d'Emotional Rescue, en 1979 et culmineront avec la sortie de Dirty Work en 1986. Si le groupe continue d'enregistrer des albums et à jouer des concerts, Keith Richards et Mick Jagger ne se côtoient pratiquement plus et ne s'adressent plus la parole.
Mick Jagger semble de plus en plus tenté par une carrière solo. Après deux collaborations avec Michael Jackson pour State of Shock en 1984 et David Bowie pour Dancing in the Street en 1985, il sort son premier album solo, She's the Boss, en 1985, suivi de Primitive Cool en 1987. Les velléités de carrière solo de Mick provoquent l'ire de Keith Richards qui déclare même en 1986 : « Si Mick fait une tournée sans nous, je lui coupe la gorge ». Les autres Stones eux-mêmes se tiennent désormais à l'écart d'un groupe qui n'a plus de groupe que le nom. Keith Richards a formé son propre groupe les X-Pensive Winos, Charlie Watts joue du jazz avec le groupe qu'il a formé, le Charlie Watts Orchestra, et Bill Wyman s'investit dans la production via le projet AIMS (Ambition, Idées, Motivation, Succès). Selon Wyman, Mick est le responsable des problèmes des Stones parce qu'il a décidé de « faire son propre truc tout seul sans le groupe ».
En 1983, après la sortie de l'album Undercover, le contrat de distribution avec Atlantic touchant à sa fin, le groupe décide signer avec CBS un contrat sur lequels en plus des albums à venir Mick Jagger doit réaliser trois albums solos. A ce moment-là, le sommet des troubles est atteint en 1986 avec l'album Dirty Work, sur lequel Bill Wyman et Charlie Watts jouent volontiers les absents : plusieurs invités contribueront à cet album, dont Tom Waits, Jimmy Cliff, Steve Naive, le guitariste Jimmy Page et Bobby Womack. C'est pendant l'enregistrement de l'album que décède Ian Stewart, l'ami fidèle et un des membres fondateurs du groupe, qui vivait dans leur ombre. Le titre de l'album est un clin d'œil aux fans, qui connaissent les difficultés du groupe.
Un nouvel album inattendu et une tournée des records (1989-1991)
En janvier 1989, lors de l'intronisation du groupe au Rock and Roll Hall of Fame à Cleveland, aux États-Unis, les deux Glimmer Twins s'évitent mais finiront quand même par se parler (probablement aux réjouissances de fin de soirée) et décideront de se revoir au cas où l'« alchimie » fonctionnerait de nouveau. Ils synchronisent finalement leurs agendas et se retrouvent en mars 1989 à la Barbade. C'est là qu'ils signent un lucratif contrat avec CPI (Concert Production International) pour une tournée de cinquante concerts en Amérique du Nord, contre un cachet de 65 à 70 millions de dollars. Il s'agit à l'époque, du plus lucratif contrat de l'histoire du rock. À l'été 1989, les Rolling Stones sont rendus à Tanger, au Maroc pour enregistrer Continental Drift avec les Master Musicians of Jajouka dirigé par Bachir Attar, pour Steel Wheels l'album.
Le groupe se rend ensuite à Montserrat au studio Air pour enregistrer l'album Steel Wheels qui sortira en août 1989. Une forme de renaissance viendra avec cet album, qui verra les Stones, à nouveau soudés, retrouver l'inspiration et l'envie de jouer ensemble. La tournée nommée elle aussi Steel Wheels, la première du groupe depuis sept ans, débute le 31 août 1989 et finit le 19 décembre. Mais elle est poursuivie l'année suivante au Japon puis en Europe, sous le nom d'Urban Jungle Tour. Au total la tournée rapportera 270 millions de dollars, un record pour l'époque.
Années 1990 : départ de Bill Wyman, deux nouveaux albums et tournées planétaires
Si les tournées se font dans des grands stades et deviennent un vrai business industriel, Keith insistera pour pouvoir toujours jouer dans des petites salles, plus ou moins officiellement, usant parfois de pseudonymes pour le groupe, afin de rester près de ses fans. À titre d'exemple, l'album Stripped est enregistré en partie à l'Olympia de Paris et en partie au Paradiso Club d'Amsterdam ainsi que quelques titres en studio au Japon dans le cadre de répétitions. Visiblement lassé de ne pas être crédité pour ses contributions, et peut-être aussi des tournées incessantes dans les stades ou bien aussi par son avance en âge sur les autres, Bill Wyman quitte le groupe le 6 janvier 1993 pour prendre sa retraite. Il forme les Rhythm Kings, groupe comprenant des « requins de studios », tous de ses amis, comme Peter Frampton, Albert Lee ou Gary Brooker, et enregistre plusieurs albums aux consonances blues et jazz. Il est remplacé par Darryl Jones, choisi par Charlie Watts, qui amène une basse encore plus pesante que Bill Wyman et qui sied très bien au son des Stones ; Darryl Jones ne sera jamais considéré comme un « vrai Stone » et ne sera pas présent sur les photos publicitaires des Stones, bien qu'il soit très apprécié des membres du groupe.
Un nouvel album en 1994, Voodoo Lounge, encore plus roots que Steel Wheels, donne l'impression une fois de plus que les Stones sont de retour. Nouvelle tournée mondiale, et nouveau succès. En 1995, alors que l'émission MTV Unplugged cartonne grâce aux récentes performances d'Eric Clapton (album Unplugged en 1992) et de Nirvana (MTV Unplugged in New York en 1994), le groupe veut tenter l’expérience du live acoustique et sort Stripped. Elle comprend une série d'enregistrements live joués en acoustique comme dans l'émission MTV Unplugged. Les Stones sortent un nouvel album en 1997 (Bridges to Babylon), marqué par la volonté de s'inscrire dans l'air du temps (production des Dust Brothers, basse de Me'Shell Ndegéocello, cosignature à l'amiable du premier single avec K.D. Lang) tout en gardant le son traditionnel. Cet album donne l'occasion d'une nouvelle tournée mondiale, qui durera de septembre 1997 à septembre 1998, pour reprendre de janvier à juin 1999. Le clip du titre vedette Anybody Seen My Baby? met en scène Angelina Jolie.
Compilation et tournée des 40 ans (2002-2004)
En 2002, le groupe publie pour les 40 ans la double compilation Forty Licks comportant sur le premier disque leurs chansons appartenant à ABKCO (années 1960) et le second ceux de 1971 à 2002 avec quatre inédits, dont le tube Don't Stop. Cette sortie sera suivie d'une nouvelle tournée mondiale.
A Bigger Bang (2005-2008)
A Bigger Bang est leur dernier album à ce jour enregistré en studio avec des compositions originales. Pour fêter leurs quarante années de carrière, les Rolling Stones repartent en tournée mondiale en 2002-2003. Le groupe n'a pas d'album à promouvoir cette fois, sinon une compilation qui comporte quatre titres inédits, Forty Licks (dont Losing My Touch chanté par Keith et le single Don't Stop). Pour cette tournée ils répètent plus de quatre-vingts chansons tirées de l'ensemble de leur répertoire (notamment des chansons jamais jouées sur scène comme Can't You Hear Me Knockin'). Ils en profiteront aussi pour écumer un grand nombre de petites salles, dont de nouveau l'Olympia de Paris. La tournée, remarquée pour sa vigueur, le plaisir qu'ils ont à jouer ensemble, le son et l'énergie, sera l'occasion du premier DVD des Rolling Stones, Four Flicks, qui donne trois concerts (à New York au Madison Square Garden, à Paris à l'Olympia et au Stade de Twickenham) et plus de quarante chansons.
L'album A Bigger Bang apparaît à certains, à nouveau, comme une résurrection. Il est en effet enregistré dans le château français de Mick Jagger, avec de nombreux blues et des titres très roots, et la « patte » de Keith Richards. Mais peinant quelque peu à se renouveler avec cet album de plus, ils ne font pas illusion auprès d'une partie de la critique et des fans. Leur dernière tournée mondiale, nommée elle aussi A Bigger Bang, commence le 21 août 2005 à Boston (États-Unis). Après les étapes américaines (Nord et Sud), asiatiques et en Océanie, un accident très médiatisé de Keith Richards (tombé d'un cocotier, indemne, il a eu un accident de jet-ski le jour même) a contraint le groupe à différer l'ouverture de la tournée européenne, bouleversant nombre de dates et en en annulant quelques-unes. En France, deux concerts initialement prévus au Stade de France, furent fondus en une seule soirée le 28 juillet 2006, l'une de leurs meilleures prestations dans l'Hexagone selon de nombreux avis. Les Rolling Stones sont également à Nice le 8 août 2006, renouant pour un soir au Palais Nikaïa (stade Charles-Ehrmann) avec leurs années « Riviera ». Se confirme aussi un retour de la tournée aux États-Unis, prévue dès septembre pour plusieurs mois.
A Bigger Bang devient tournée la plus lucrative de l'histoire de la musique, avec 558 millions de dollars de recette et une audience de 4,6 millions de personnes pour 144 représentations. Le groupe a également attiré deux millions de personnes lors du concert gratuit de Rio de Janeiro, sur la plage de Copacabana, en février 2006. Ainsi depuis la sortie de Voodoo Lounge en 1994, les Rolling Stones ont passé plus de sept ans sur scène, avec un évident plaisir qui, même s'il n'est pas dénué de manœuvres commerciales et de gains colossaux, démontre, s'il le fallait encore, que le groupe représente alors, avec les Who (reformés en 1989), Paul McCartney et Ringo Starr, le seul témoignage de l'âge d'or du rock'n'roll, et la preuve que leur musique est intemporelle. Les Stones sont considérés, avec Bob Dylan, les Beach Boys, les Beatles, les Who, Led Zeppelin et quelques autres, comme des inventeurs de la musique populaire moderne. Dès leurs débuts, ils ont tenu à catégoriser leur musique comme du rhythm and blues (d'après Ray Charles, c'était le nom donné autrefois au rock and roll avant qu'il ne devienne à la mode), et se réclamèrent à plusieurs reprises de la filiation des grands bluesmen. Légendaires, ils continuent à attirer les foules, et apparaissent lors de grands événements, comme lors du Super Bowl, ou lors des célébrations de la fin de l'embargo américain à l'encontre de Cuba.
Années 2010 : succession des tournées planétaires
En février et en mars 2010, après de multiples rumeurs sur une éventuelle tournée, les Rolling Stones annoncent dans la presse qu'à l'occasion de la sortie de l'album de 1972 Exile on Main St. remastérisé, ils publieront une dizaine de chansons enregistrées à cette époque. D'après une interview publiée dans le magazine Rolling Stone, ils auraient même placé de nouvelles pistes de guitares et de chant sur certains titres. Dans la même interview, Keith Richards ne dément pas une rumeur selon laquelle Mick Taylor serait venu enregistrer avec eux. En 2011, l'album Some Girls est ressorti avec douze nouvelles chansons.
Tournées des cinquante ans (2012-2015)
L'année 2012 est marquée par la célébration des cinquante ans de carrière des Rolling Stones. En août, le site officiel annonce la sortie pour le 13 novembre 2012 d'un coffret best of de 3CD intitulé GRRR! avec en bonus deux nouvelles compositions enregistrées en août 2012 à Paris : One more shot et Doom and Gloom (le clip vidéo de Doom and Gloom a été tourné dans les studios de la Cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis). Cinq concerts exceptionnels ont lieu en fin d'année 2012 : deux à l'O2 Arena de Londres, deux autres au Prudential Center de Newark, près de New York, et un cinquième, intercalé, au Barclays Center de Brooklyn à New York. Afin d'être prêts pour les concerts londoniens et new-yorkais, les Rolling Stones ont répété dans un studio à quelques kilomètres de Paris et ont offert un concert-surprise au Trabendo de Paris devant 700 fans le 25 octobre 2012.
Pour 2013, une tournée est confirmée par le groupe, avec neuf dates, de mai à juin, en Amérique du Nord, dans des salles de type « arena », un concert au festival de Glastonbury le 29 juin, ainsi qu'à Hyde Park à Londres le 6 juillet et le 13 juillet. L'événement marquant de cette tournée anniversaire est la participation de Mick Taylor à quelques morceaux. Durant cette tournée nord-américaine, sa participation est systématique lorsque le groupe joue Midnight Rambler, participation qui s'étendra à d'autres morceaux comme Sway, Can't You Hear Me Knocking, et (I Can't Get No) Satisfaction, jouée en dernier rappel lors de cette tournée.
De nombreux autres artistes rejoignent le groupe sur scène durant cette tournée : Lady Gaga, Sheryl Crow, Katy Perry, Aaron Neville, Tom Waits, Florence Welch (du groupe Florence and the Machine), Eric Clapton. Des chorales locales accompagnent le groupe sur You Can't Always Get What You Want, comme The Crossing (Philadelphie) ou la Cawthra Park Chamber Choir (Toronto). En février 2014, le groupe entame sa nouvelle tournée, 14 on fire qui débute par Abu Dhabi. Le Japon et la Chine suivent, puis le continent européen en mai et juin 2014, avec 14 dates qui rassembleront un total de 782 000 spectateurs. La tournée se poursuivra en octobre-novembre 2014 par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, tournée prévue initialement en mars, mais reportée à la suite du décès de la compagne de Mick Jagger.
À partir du 20 mai 2015, les Rolling Stones entament une tournée américaine de 16 dates, intitulée Zip Code, en référence à la réédition remasterisée de leur album Sticky Fingers. Cette tournée s'est clôturée le 15 juillet à Québec, ceci alors que les rumeurs concernant un nouvel album se font insistantes. Ces rumeurs se voient finalement confirmées par Keith Richards lui-même qui, à l'occasion de la sortie de son album solo le 18/09/2015, annonce que le groupe enregistrera bien un nouvel album début 2016. Du 3 février au 17 mars 2016, les Rolling Stones se produisent dans les stades d'Amérique Latine qui affichent tous complet, pour une tournée baptisée « America Latina Olé », qui démarre à Santiago du Chili et s'achève à Mexico, en passant par Buenos Aires, Montevideo, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Porto Alegre, Lima et Bogota. Le 1er mars 2016, Les Rolling Stones annoncent qu'ils vont donner un concert gratuit le 25 mars à Cuba, à La Havane. C'est le premier grand groupe de rock à se produire dans l'île. Cela s'explique par le fait que le rock a été interdit durant de nombreuses années à Cuba. Les Stones se produisent à la « Ciudad Deportiva » de La Havane devant plus de 1,2 million de spectateurs. Un film documentant cet événement exceptionnel sort en septembre 2016 sous le titre Havana Moon.
Nouveaux albums et nouvelles tournées (2016-2019)
À l'orée des cinquante-cinq ans de carrière du groupe le 6 octobre 2016, le groupe annonce sur les réseaux sociaux qu'un nouvel album enregistré en studio (le premier depuis 11 ans) sortira le 2 décembre 2016 constitué uniquement de reprises de leurs maîtres en Blues. Il s'agit de l'album Blue and Lonesome tout en humilité donc, qui connaîtra un succès commercial et sera considéré par les lecteurs du magazine Rolling Stone dès la première semaine de sa parution comme l'un des 10 meilleurs albums de l'année. En 2017, les Rolling Stones lancent une nouvelle tournée, européenne cette fois-ci, intitulée No Filter Tour, avec un visuel rappelant légèrement le No Security Tour. Cette tournée de 14 concerts débute le 9 septembre à Hambourg pour se clôturer le 25 octobre à Paris, où le groupe se produit trois fois en inaugurant la toute nouvelle U Arena de Nanterre.
Le 7 juillet 2017 le quotidien britannique NME annonce un album retraçant les premiers passages du groupe à la BBC pour une parution le 1er décembre 2017. Le 24 juillet 2017, d'après le magazine Rolling Stone, Keith Richards annonce que le groupe retourne en studio prochainement pour l'enregistrement d'un nouvel album, alors que la maison de disque ABKCO annonce huit jours plus tard la ressortie de l'album Their Satanic Majesties Request le 22 septembre 2017 remastérisé pour les cinquante ans de l'album. En décembre 2017, ABKCO publie l'album On Air, constitué d'enregistrements de concerts des années 1963 à 1965 captés par la BBC, avec un son remasterisé. En 2018, le groupe continue sa tournée européenne No Filter Tour entamée le 9 septembre 2017, avec 14 dates prévues entre le 17 mai (Dublin) et le 8 juillet (Varsovie). Les Rolling Stones se produisent entre autres à Londres, Manchester, Marseille et Berlin. À la fin de l'année, ABKCO publie la version remastérisée de l'album Beggars Banquet pour ses cinquante ans.
Fin janvier 2019, Keith Richards annonce que le groupe retourne en studio pour enregistrer en une semaine un nouvel album de chansons originales toujours produits par Don Was pour une sortie vers la fin de l'année avant de retourner en tournée en Amérique à partir du 20 avril suivant. Quelques mois plus tôt, Mick Jagger et Keith Richards s'étaient retrouvés en studio avec leur producteur pour répéter les nouvelles chansons, mais préféraient prendre du recul pour voir si elles étaient bonnes. En attendant l'album, c'est une nouvelle compilation intitulée Honk reprenant les 36 meilleures chansons de Sticky FIngers (1971) à Blue and Lonesome (2016) qui sort le 19 avril 2019. En mars 2019, le groupe doit annuler sa tournée au Canada et aux Etats-Unis, Mick Jagger devant subir une intervention chirurgicale au niveau du cœur.
Logotype
« The Tongue » (« La langue »), inspirée de la bouche du chanteur Mick Jagger, est créée en 1970 par John Pasche, alors étudiant en art au Royal College of Art de Londres. Avant de devenir le logo emblématique du groupe, l'illustration est utilisée sur l'album Sticky Fingers, en 1971. Le design original a été acheté le 2 septembre 2008 par le musée londonien Victoria and Albert, pour plus de 63 000 euros, lors d'enchères aux États-Unis.
Lors de la première formation du groupe, celui-ci comportait six membres avec le pianiste Ian Stewart. Mais ce dernier est évincé par le label Decca le jour de la signature du contrat les liant. Désormais, les Rolling Stones fonctionnent à cinq dans une formation qui n'évolue pas jusqu'en 1969 avec le remplacement du second guitariste Brian Jones (de plus en plus absent dans le groupe) par le guitariste soliste Mick Taylor. Mais en 1974, ce dernier démissionne de son poste et le groupe doit lui trouver un remplaçant durant les sessions de l'album Black And Blue en la personne de Ron Wood, le guitariste de Rod Stewart et des Faces. Enfin, le groupe passe à quatre membres en 1993 avec le départ du bassiste Bill Wyman au moment où le groupe signe un nouveau contrat de distribution. Il est remplacé de façon non officielle par Darryl Jones qui, bien qu'il suive le groupe, n'a qu'un statut d'accompagnateur.
Membres actuels
- Mick Jagger - chant, chœurs, harmonica, guitare rythmique (depuis 1962)
- Keith Richards - guitare solo, guitare rythmique, chœurs, chant (depuis 1962)
- Charlie Watts - batterie (depuis 1963)
- Ronnie Wood - guitare rythmique, guitare solo, chœurs (depuis 1975)
Anciens membres
- Ian Stewart - claviers (1962-1963) † 12/12/1985
- Brian Jones - guitare rythmique, guitare solo, harmonica, cithare, saxophone, chœurs (1962-1969) † 3/07/1969
- Mick Taylor - guitare rythmique, guitare solo, chœurs (1969-1974)
- Bill Wyman - basse, chœurs (1962-1993)
Accompagnateurs
- Chuck Leavell - claviers, chœurs (depuis 1982)
- Bernard Fowler - percussions, chœurs (depuis 1989)
- Darryl Jones - basse, chœurs (depuis 1993)
- Tim Ries - saxophone, claviers (depuis 1999)
- Karl Denson - saxophone (depuis 2014)
- Sasha Allen - chœurs (depuis 2016)
Anciens accompagnateurs
- Ian Stewart - claviers (1962-1967, 1969-1985)
- Bobby Keys - saxophone (1969-1973, 1981–2014)
- Nicky Hopkins - claviers (1971-1973)
- Billy Preston - claviers, chœurs (1973-1977)
- Ronnie Wood - guitare rythmique, guitare solo, chœurs (été-automne 1975, promu membre officiel en décembre 1975)104
- Ian McLagan - claviers (1978-1981)
- Ernie Watts - saxophone (1981)
- Lisa Fischer - chœurs (1989-2015)
- Blondie Chaplin - guitare rythmique, chœurs (1997-2007)
- 1964 : The Rolling Stones
- 1965 : The Rolling Stones No. 2
- 1965 : Out of Our Heads
- 1966 : Aftermath
- 1967 : Between the Buttons
- 1967 : Their Satanic Majesties Request
- 1968 : Beggars Banquet
- 1969 : Let It Bleed
- 1971 : Sticky Fingers
- 1972 : Exile on Main St.
- 1973 : Goats Head Soup
- 1974 : It's Only Rock 'n Roll
- 1976 : Black and Blue
- 1978 : Some Girls
- 1980 : Emotional Rescue
- 1981 : Tattoo You
- 1983 : Undercover
- 1986 : Dirty Work
- 1989 : Steel Wheels
- 1994 : Voodoo Lounge
- 1997 : Bridges to Babylon
- 2005 : A Bigger Bang
- 2016 : Blue and Lonesome
- 2017 : On Air
- 2019 : Hackney Diamonds
Années 1960
- 7 juin 1963 : Come On / I Want to Be Loved (#21)
- 1er novembre 1963 : I Wanna Be Your Man / Stoned (#12)
- 21 février 1964 : Not Fade Away / Little by Little (#3)
- 26 juin 1964 : It's All Over Now / Good Times, Bad Times (#1)
- 13 novembre 1964 : Little Red Rooster / Off the Hook (#1)
- 26 février 1965 : The Last Time / Play with Fire (#1)
- 27 mai 1965 : (I Can't Get No) Satisfaction / The Spider and the Fly (#1)
- 22 octobre 1965 : Get Off of My Cloud / The Singer Not the Song (#1)
- 4 février 1966 : 19th Nervous Breakdown / As Tears Go By (#27 ou #18)
- 13 mai 1966 : Paint It, Black / Long Long While (#1)
- 23 septembre 1966 : Have You Seen Your Mother, Baby, Standing in the Shadow? / Who's Driving Your Plane? (#5)
- 13 janvier 1967 : Let's Spend the Night Together / Ruby Tuesday (#3)
- 2 septembre 1967 : We Love You / Dandelion (#8)
- 24 mai 1968 : Jumpin' Jack Flash / Child of the Moon (#1)
- 4 juillet 1969 : Honky Tonk Women / You Can't Always Get What You Want (#1)
- mars 1964 : Not Fade Away / I Wanna Be Your Man (#48)
- 13 juin 1964 : Tell Me / I Just Want to Make Love to You (#24)
- 25 juillet 1964 : It's All Over Now / Good Times, Bad Times (#26)
- 26 septembre 1964 : Time Is on My Side / Congratulations (#6)
- 19 décembre 1964 : Heart of Stone / What a Shame (#19 (face A) et #124 (face B))
- 13 mars 1965 : The Last Time / Play with Fire (#9 (face A) et #96 (face B))
- 20 août 1965 : (I Can't Get No) Satisfaction / The Under-Assistant West Coast Promotion Man (#1)
- 25 septembre 1965 : Get Off of My Cloud / I'm Free (#1)
- 18 décembre 1965 : As Tears Go By / Gotta Get Away (#6)
- 12 février 1966 : 19th Nervous Breakdown / Sad Day (#2)
- 7 mai 1966 : Paint It, Black / Stupid Girl (US #1)
- 20 juin 1966 : Mother's Little Helper / Lady Jane (US #8 (face A) et #24 (face B))
- 23 septembre 1966 : Have You Seen Your Mother, Baby, Standing in the Shadow? / Who's Driving Your Plane? (#9)
- 13 janvier 1967 : Let's Spend the Night Together / Ruby Tuesday (#55 (face A) et #1 (face B))
- 2 septembre 1967 : We Love You / Dandelion (#50 (face A) et #14 (face B))
- 2 décembre 1967 : In Another Land / The Lantern (#87)
- 23 décembre 1967 : She's a Rainbow / 2000 Light Years from Home (#25)
- 24 mai 1968 : Jumpin' Jack Flash / Child of the Moon (#1)
- 31 août 1968 : Street Fighting Man / No Expectations (#48)
- 4 juillet 1969 : Honky Tonk Women / You Can't Always Get What You Want (#1)
- 16 avril 1971 : Brown Sugar / Bitch (UK #29, US #1, CH #1, FR #2, RFA #4)
- 12 juin 1971 : Wild Horses / Sway (US #28)
- Juin 1971 : Street Fighting Man / Surprise, Surprise (UK #21; dernier single chez Decca, le catalogue jusqu'à ces deux chansons appartiennent désormais à ABKCO à l'exception de Bitch et Sway)
- 15 avril 1972 : Tumbling Dice / Sweet Black Angel (UK #5, US #7)
- 15 juillet 1972 : Happy / All Down the Line (US #22)
- 17 août 1973 : Angie / Silver Train (UK #5, US #1)
- décembre 1973 : Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) / Dancing with Mr. D (US #15)
- 26 juillet 1974 : It's Only Rock 'n Roll (But I Like It) / Through the Lonley Nights (UK #10, US #16)
- 25 octobre 1974 : Ain't Too Proud to Beg / Dance Little Sister (US #17)
- 23 mai 1975 : I Don't Know Why / Try a Little Harder (US #42)
- août 1975 : Out of Time / Jiving Sister Fanny (UK #45, US #81)
- 20 avril 1976 : Fool to Cry / Crazy Mama (UK #6, US #10)
- juin 1976 : Hot Stuff / Fool to Cry (US #49)
- 19 mai 1978 : Miss You / Far Away Eyes (UK #3, US #1)
- 9 septembre 1978 : Beast of Burden / When the Whip Comes Down (US #8)
- 15 septembre 1978 : Respectable / When the Whip Comes Down (UK #23)
- 29 novembre 1978 : Shattered / Everything Is Turning to Gold (US #31)
- 20 juin 1980 : Emotional Rescue / Down in the Hole (UK #9, US #3)
- 19 septembre 1980 : She's So Cold / Send It to Me (UK #33, US #26)
- 18 avril 1981 : If I Was a Dancer (Dance Pt. 2) (US Main #26)
- 14 août 1981 : Start Me Up / No Use in Crying (UK #7, US #2, US Main #1)
- 30 novembre 1981 : Waiting on a Friend / Little T&A (UK #50, US #1310, US Main #8)
- février 1982 : Hang Fire / Neighbours (US #20, US Main #2)
- 1er juin 1982 : Going to a Go-Go / Beast of Burden (Live) (UK #26, US #25, US Main #5)
- 13 septembre 1982 : Time Is on My Side (Live) / Twenty Flight Rock (Live) (UK #62)
- 1er novembre 1983 : Undercover of the Night / All the Way Down (UK #11, US #9, US Main #2)
- 30 janvier 1984 : She Was Hot / Think I'm Going Mad (UK #42, US #4411, US Main #4)
- 3 juillet 1984 : Too Tough / Miss You (US Main #14)
- 1er décembre 1984 : Too Much Blood (US Main #38)
- 26 février 1986 : Harlem Shuffle / Had It with You (UK #13, US #5, US Main #2)
- 20 mai 1986 : One Hit (To the Body) / Fight (UK #80, US #28, US Main #3)
- 21 août 1989 : Mixed Emotions / Fancy Man Blues (UK #36, US #5, US Main #1)
- 13 novembre 1989 : Rock and a Hard Place / Cook Cook Blues (UK #63, US #23, US Main #1)
- 23 janvier 1990 : Almost Hear You Sigh / Wish I'd Never Met You (UK #31, US #5012, US Main #1)
- 11 août 1990 : Terrifying / Wish I'd Never Met You (UK #82, US Main #8)
- 4 mars 1991 : Highwire / 2000 Light Years from Home (Live) (UK #29, US #57, US Main #1)
- 24 mai 1991 : Ruby Tuesday (Live) / Play with Fire (Live) (UK #59)
- 4 juillet 1994 : Love Is Strong / The Storm (UK #1413, US #91, US Main #2)
- 26 septembre 1994 : You Got Me Rocking / Jump on Top of Me (UK #23, US #113, US Main #2)
- 28 novembre 1994 : Out of Tears / I'm Gonna Drive / Sparks Will Fly (UK #36, US #6014, US Main #14)
- 3 juillet 1995 : I Go Wild (Remix) (UK #29, US Main #20)
- 30 octobre 1995 : Like a Rolling Stone / Black Limousine / All Down the Line (UK #12, US #109, US Main #16)
- 22 septembre 1997 : Anybody Seen My Baby? (Remix) (UK #22, US Main #3)
- 26 janvier 1998 : Saint of Me / Gimme Shelter / Anyway You Look at It (UK #26, US #94, US Main #13)
- 10 août 1998 : Out of Control (Remix) (UK #51)
- 16 décembre 2002 : Don't Stop / Miss You (Remix) (UK #36, US Main #21)
- 6 septembre 2003 : Sympathy for the Devil (Remix) (UK #14, US #97)
- 22 août 2005 : Streets of Love / Rough Justice (UK #15, US Main #25)
- 5 décembre 2005 : Rain Fall Down (Remix) (UK #33)
- 21 août 2006 : Biggest Mistake / Dance Pt. 1 (Live) / Before They Make Me Run (Live) (UK #51)
- 16 avril 2010 : Plundered My Soul / All Down the Line
- 13 novembre 2011 : No Spare Parts / Before They Make Me Run
- 11 octobre 2012 : Doom and Gloom
- 8 novembre 2012 : One More Shot
Quelques bootlegs
Liste non exhaustive, car encore plus problématique à réaliser que pour les disques officiels ; les bootlegs des Stones se répartissant eux-mêmes en 3 sous-catégories : les pirates live, les pirates studios, et les interviews.
- 1962 : Little Boy Blue And the Blue Boys : Home recordings 1961/62
- 1966 : Honolulu 1966
- 1969 : The Trident Mixes
- 1969 : The Altamont Speedway
- 1970 : Thee Satanic Sessions
- 1972 : Welcome to New York!
- 1973 : Brussels Affairs
- 1975 : Reggae 'n' Roll
- 1978 : Handsome Girls
- 1978 : Some More Girls
- 1978 : Place Pigalle: Some More Girls 2
- 1979 : The Black Album
- 1984 : On Top of Old Smokey
- 1995 : Miami Dice
Live
- 10/12/1966 : Got Live If You Want It! (US 6e)
- 04/09/1970 : Get Yer Ya-Ya's Out! The Rolling Stones in Concert (UK 1er, US 6e)
- 23/09/1977 : Love You Live (UK 3e, US 5e)
- 01/06/1982 : Still Life – American Concert 1981 (UK 4e, US 5e)
- 02/04/1991 : Flashpoint (UK 6e, US 16e)
- 13/11/1995 : Stripped (UK 9e, US 9e)
- 14/10/1996 : The Rolling Stones Rock and Roll Circus (UK 12e, US 92e)
- 02/11/1998 : No Security (UK 67e, US 34e)
- 01/11/2004 : Live Licks (UK 38e, US 50e)
- 01/04/2008 : Shine a Light (UK 2e, US 11e)
- 25/07/2013 : Hyde Park Live (spécialement édité pour iTunes, puis bénéficiant d'une sortie physique quelques mois plus tard en DVD et CD)
- 03/11/2014 : From the Vault - Hampton Coliseum - Live in 1981
- 17/11/2014 : From the Vault - L.A Forum - Live in 1975
- 22/06/2015 : From the Vault - The Marquee Club - Live in 1971
Compilations (Officielles)
- 02/04/1966 : Big Hits (High Tide and Green Grass) (UK 4e, US 3e)
- 12/09/1969 : Through the Past, Darkly (Big Hits Vol. 2) (UK 2e, US 2e)
- 20/04/1971 : Stone Age (album)
- 13/06/1975 : Made in the Shade (UK 14e, US 6e)
- 29/05/1979 : Time Waits for No One: Anthology 1971-1977
- 09/03/1981 : Sucking in the Seventies (US 15e)
- 29/06/1984 : Rewind (1971-1984) (UK 23e, US 86e)
- 22/11/1993 : Jump Back: The Best of the Rolling Stones (UK 16e, US 30e2)
- 30/09/2002 : Forty Licks (UK 2e, US 2e)
- 22/11/2005 : Rarities 1971-2003 (US 76e)
- 17/05/2010 : Exile on Main St. (Deluxe Edition) (UK 1er, US 2e)
- 21/11/2011 : Some Girls (Deluxe Edition)
- 12/11/2012 : GRRR! 3 CD digipack accompagnés d'un livret de 24 pages (version normale), 3 CD digipack accompagnés d'un livret de 36 pages et de 5 cartes postales (Edition Deluxe), 4 CD + vinyl + poster + 5 cartes postales (Edition Super Deluxe), coffret de 5 vinyls (Edition coffret vinyl).
- 19/04/2019 : Honk (Promotone BV and Universal Music)
Post-contrat chez ABKCO
ABKCO Records continue à publier des compilations des Rolling Stones après la fin du contrat liant le groupe au label.
- 20/12/1971 : Hot Rocks 1964-1971 (UK 3e3, US 4e)
- 11/12/1972 : More Hot Rocks (Big Hits and Fazed Cookies) (US 9e)
- 06/06/1975 : Metamorphosis (UK 45e, US 8e)
- 1986 : Hot Rocks 1964-1971 (2 CD)
- 15/08/1989 : Singles Collection: The London Years (US 91e)
- 26/04/2004 : Singles 1963-1965
- 12/07/2004 : Singles 1965-1967
- 28/02/2005 : Singles 1968-1971
- 12/11/2007 : Rolled Gold+: The Very Best of the Rolling Stones (UK 26e)
Post-contrat chez Decca
Decca Records continue à publier des compilations des Rolling Stones après la fin du contrat liant le groupe au label.
- 06/03/1971 : Stone Age (UK 4e)
- 10/09/1971 : Gimme Shelter (UK 19e)
- 18/02/1972 : Milestones (UK 14e)
- 13/10/1972 : Rock'n'Rolling Stones (UK 41e)
- 05/10/1973 : No Stone Unturned
- 06/11/1975 : Rolled Gold: The Very Best of the Rolling Stones (UK 7e)
- 28/10/1980 : Solid Rock
- 01/01/1981 : Slow Rollers
- 21/07/1982 : In Concert (UK 94e)
- 01/12/1982 : Story of the Stones (UK 24e)
Autres
07/01/1972 : Jamming with Edward! (album de Nicky Hopkins, Ry Cooder, Mick Jagger, Bill Wyman et Charlie Watts)
Maxis
Les trois maxis des Rolling Stones sont sortis au Royaume-Uni (Decca) et au Canada(London).
- 17/01/1964 : The Rolling Stones (1er)
- 14/08/1964 : Five by Five (1er)
- 11/06/1965 : Got Live If You Want It! (1er)